Le commissaire est bon enfant. Il aime le Moschofilero, ce vin blanc du domaine Skouras, et celui de Céphalonie obtenu à partir du cépage zakynthino. Un parfum de Grèce, de désespoir économique, de désenchantement européen, il y a tout ça dans les romans de Sophia Mavroudis. Son commissaire Stavros Nikopolidis enquête à l'intersection de toutes les défaites de l'Union après la crise financière. De l'immobilier au trafic portuaire, la Chine est à l'affût d'un paradis perdu par l'intransigeance de Bruxelles. Veillée par l'Acropole, c'est pourtant là que s'est forgée l'identité du continent.
Après les meurtres d'un banquier et d'un journaliste, Stavros et son équipe vont affronter les dangereuses séductions d'une présidente de société chinoise qui navigue en eaux troubles dans le Port du Pirée. Entre un air de bouzouki et une assiette de gombos en sauce, c'est déjà la nostalgie d'un monde en train de disparaître.
Stavros sur la route de la soie – Sophia Mavroudis – Jigal – 296 pages – 18,50€ - **
Lionel Germain
Lionel Germain