On les appelle "tarpans", ou "chevaux de Przewalski", du nom du chercheur russe d’origine polonaise qui les a redécouverts en 1879 en Mongolie. Ils ressemblent beaucoup aux chevaux figurés dans l’art paléolithique à Lascaux ou ailleurs. Considérée comme disparue à l’état sauvage, l’espèce a été préservée dans des zoos de par le monde. Aujourd’hui, on tente une difficile réintroduction en semi-liberté.
Les tarpans ne sont pas les héros de cette histoire, mais ils n’en sont pas non plus de simples figurants. Ils sont un peu le fil rouge de ce long roman choral, où, tout au long de trois périodes clés de leur histoire, des femmes et des hommes se cherchent dans un dialogue douloureux entre eux-mêmes et la nature. Et cette fiction n’est pas qu’une fable écologique parmi d’autres.
L’histoire de l’humanité semble s’inscrire en faux contre une sélection naturelle selon laquelle ce sont les plus forts ou les plus intelligents qui survivent. Ce plaidoyer pour la faiblesse, cette ode à la biodiversité, ressemble fort à un pied de nez à Darwin.
Une histoire de chevaux et d’hommes - Maja Lunde - Traduit du norvégien par Marina et Françoise Heide - Presses de la Cité - 520 pages – 22,50€ - ***
François Rahier Lire aussi dans Sud-Ouest
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