Hervé Paolini né à Paris en 1960, est un communiquant qui navigue entre la France et les États-Unis. Son premier roman, "La mort porte conseil", figure dans la sélection du Prix Claude Chabrol 2024, et si l'éditeur évoque également cette proximité avec le réalisateur disparu, c'est sans doute pour la référence provinciale d'une intrigue calfeutrée au cœur de la bourgeoisie normande. Avant la déferlante du roman noir à la française dans les années 70 (le sillage de Manchette et Vautrin), la littérature policière hexagonale se caractérisait davantage par le gris. Un peu de la poisse de Boileau-Narcejac ou du brouillard du Belge Alexandre Lous caractérise le travail de Paolini.
Félix Bernardini, le narrateur, se prépare à lâcher les rênes de son affaire de matériel agricole. Après la mort de sa femme, il a épousé l'infirmière de trente ans sa cadette. Lui a déjà deux filles qui pressentent l'arnaque. Et l'infirmière est accompagnée d'un fils qui devient vite le bourreau sadique de Félix. A partir de là, on chemine vers le pire avec une patience de notaire. Gris dehors et froid devant.
La mort porte conseil – Hervé Paolini – Serge Safran éditeur – 208 pages – 18,90€ - ***
Lionel Germain
Lionel Germain