Que
se passe-t-il quand une femme rencontre un peintre avec lequel elle a tout
partagé pendant quatre ans et que celui-ci ne la reconnaît même
pas? Outre la blessure narcissique, cette obstination négative lui renvoie un
sentiment d'irréalité qui contraint la jeune femme à forcer les verrous du
souvenir, et n'en déplaise au LOST, Laboratoire d'Oubli Sélectif Thérapeutique,
le cerveau n'est pas un disque dur.
Ni
polar, ni science-fiction, le roman de Régis Descott diffuse une angoisse liée
au refus de l'évidence. Aucun subterfuge de construction ne valide le
"mauvais genre" mais cette sensibilité aux variations climatiques de
l'âme consacre un écrivain.
Souviens-toi de m'oublier –
Régis Descott – JCLattès – 250 pages – 19€ - **
Lionel Germain - Sud-Ouest-dimanche – 21 avril 2013