Le
premier mystère de ce roman est dans le titre, irrigué d'un sang apparemment
impur, celui des "bistanclaques". Odile Bouhier nous en donne
l'origine en même temps qu'elle plante le décor. Lyon dans les années vingt. On
glisse au cœur d'un atelier de soierie avec une vieille ouvrière devant sa
machine.
Elle lève les fils, bis, repousse
le battant, tan, et frappe la
dernière trame sur les rouleaux de tissu, clac.
Les canuts avaient baptisé leur métier en musique. Odile Bouhier va se charger
du requiem. La vieille ouvrière venue faire des heures sup dans la nuit, sera
retrouvée assassinée et mutilée.
Le
héros, Victor Kolvair, est un flic rescapé de la Grande Guerre. De retour de la
Somme en 1916, amputé de la jambe droite, il ne parvient à exorciser ses démons
qu'au prix d'une addiction à la cocaïne planquée dans sa prothèse. C'est dans
ce premier épisode aussi qu'on découvre Hugo Salacan, disciple de Locard et
promoteur d'une police scientifique performante.
En plongeant dans les secrets
d'une grande famille de soyeux, l'intrigue nous offre un tableau fouillé de
Lyon, son funiculaire, son vieux quartier Saint-Jean, les fameux bouchons et le
pied de nez des traboules au vieux rêve haussmannien.
Le sang des bistanclaques –
Odile Bouhier – 10/18 – 264 pages – 7,50€ -
Lionel
Germain – Sud-Ouest-dimanche – 28 avril 2013 –
Ce
livre a été sélectionné pour le Prix Polar Lire en poche Gradignan – Sud-Ouest.
Les modalités du vote seront
annoncées le 26 mai.
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Le prix polar sur le site de Lire en poche - Gradignan