Publié en 1968 chez Gallimard sous le titre "Chauffé
à blanc", ce roman de Westlake appartient au cycle consacré à son héros
dépressif, Mitch Tobin, qu'il écrivit sous le pseudonyme de Tucker Coe à la fin
des années soixante. François Guérif explique dans "Du polar" (Payot)
que c'est à la demande de Westlake que ces rééditions sont désormais publiées
sous son nom.
Pour cause de rendez-vous galant sur ses heures de
service, le policier Mitch Tobin n'a pu empêcher la mort de son coéquipier. Mis
sur la touche, il éprouve une culpabilité sans borne autant envers sa femme
qu'il a trompée qu'envers l'institution policière. Dans cet épisode, il est
embauché par un mafieux
pour trouver l'assassin de sa maîtresse. Allégé d'un joli magot, l'amant a des
préoccupations plus triviales que romantiques et en affirmant dans un message
posthume qu'elle a trouvé "un homme, un vrai", la victime permet d'éliminer
un grand nombre de suspects.
Tobin mène l'enquête mais on le sent perdu dans
une colère secrète depuis sa faute professionnelle et, à la limite de l'autisme,
il s'est replié en silence dans la construction d'un mur de son jardin.
Une
série à découvrir ou à redécouvrir grâce à la traduction révisée de Marc
Boulet.
On aime et on meurt comme ça
– Donald Westlake – Rivages – 222 pages – 8,15€ - ***
Lionel Germain