Quand on évoque les reines du crime, on pense souvent à de gentilles petites vieilles dames assises dans un salon victorien devant une tasse de thé. Charlotte Link est assurément une des têtes couronnées du polar mais elle est allemande et pratique plus volontiers le suspense psychologique que le mystère en chambre close.
Dans "Les disparues de la lande", on découvre en France le personnage de Kate Linville, enquêtrice à Scotland Yard. Solitaire et méfiante, elle apparaît dans un premier roman non traduit encore où elle est bouleversée par la mort de son père. A Scarborough, dans le nord de l'Angleterre, elle revient pour vendre la maison familiale et retrouve l'inspecteur alcoolique chargé de l'enquête sur la mort de son père. Des disparitions d'adolescentes vont la contraindre à rester sur place.
Charlotte Link livre une intrigue assez convenue mais le portrait de Kate en femme blessée, malmenée par les hommes dont elle tombe amoureuse, permet d'animer le paysage austère de la lande.
Les disparues de la lande – Charlotte Link – Traduit de l'allemand par Corinna Gepner – Presses de la Cité – 462 pages – 21€ - ***
Lionel Germain