La
télé est un monde cruel. C'est pourtant celui où Charlie Kessel, romancier dans
la débine, pense avoir décroché le gros lot en tant que scénariste. Mais quand
on fréquente la productrice Cécilia Rhodes, au moins aussi fêlée que son
adjoint japonais, et balafrée comme un patron de cartel, on donne sa moelle et
on passe par la fenêtre.
Cette
fois, l'écrivain se rebiffe. Cécilia se retrouve alors dans le collimateur du
commissaire Artus Milot. Guetté par le délirium tremens, nursé par une
fliquette amoureuse, il s'intéresse au mystérieux saut de l'ange et à cet événement survenu vingt ans plus tôt, la mort
dans des circonstances assez suspectes d'une autre scénariste, Lucie Drax, dont
le souvenir l'obsède.
"Il
n'y a que des âmes brisées", prévient Stephen Cox en exergue et c'est vrai
que ce polar, séquencé comme un scénario, délivre avec un charme rétro
indéniable la nuit intérieure de ses personnages.
La cicatrice du diable –
Laurent Scalese – Pocket – 316 pages – 6,10€ - **
Lionel Germain