Malgré
un Pape charismatique, un plombier menaçant a suffi pour ruiner l'image de la
Pologne. Et rien dans le polar, à part Krajewski et ses fantômes de Breslau qui
nous renvoient à une époque où l'identité allemande troublait la donne, rien de
neuf jusqu'à la publication par une maison d'édition bordelaise d'un roman de
Zygmunt Miloszewski.
Ce
qu'on découvre d'abord dans ce livre, c'est un personnage, Szacki, Procureur de
la République qui revendique avec fierté l'usage qu'on devrait pouvoir
faire de ce titre dans la Pologne
contemporaine. Et on se dit que finalement, l'Europe est une fatalité heureuse.
Mais le procureur Szacki est loin de la sérénité qu'exigerait sa fonction dans
l'idéal. Vieillissant, angoissé par la relation belliqueuse qui s'instaure dans
son couple, il enquête sur le meurtre d'un participant à une session de
thérapie collective.
Créée dans les années 90 par Hellinger pour résoudre les
conflits en tentant d'exhumer l'inconscient familial, cette théorie exige une
mise-en-scène qui transforme les acteurs en suspects. L'intrigue mêle
habilement les ressorts du roman à énigme et ceux du roman noir, quand les
racines du mal plongent dans les archives secrètes de l'ancienne dictature.
Et
puis il y a Varsovie. Varsovie, dépotoir magnifique où les destructions de la
guerre n'ont pas réussi à effacer les parfums d'ailleurs et d'autrefois à la
périphérie des jardins royaux Lazienki.
Les Impliqués – Zygmunt
Miloszewski – Traduit du polonais par Kamil Barbarski – Mirobole éditions – 448
pages – 22€ - ***
Lionel Germain - Sud-Ouest-dimanche – 6 octobre
2013
Zygmunt Miloszewski sur le site de la librairie Mollat