C'est une affaire de famille. On sait du côté de Naples ce qui se cache derrière le mot "famille". Chez les "Acampora", demandez la mère, Michele, et les deux filles, Dina et Alessia, et vous aurez un échantillon de mafia grenobloise qui vaut son pesant d'embrouilles. Au sein de ce brelan de dames, une seule, Dina, a refusé de participer aux combines de Leone, le père, et travaille dans l'humanitaire. Alessia, elle, est pharmacienne mais les prescriptions homéopathiques qu'elle honore dissimulent un lucratif trafic de cocaïne. Quant à la mère, c'est par elle que le malheur arrive sous la forme d'un contrat sur sa tête. Par peur de s'ennuyer en enfer, Leone agonisant a recruté un tueur chargé de l'éliminer.
Pascale Dietrich s'amuse à déconstruire la logique machiste sans être dupe du modèle que produirait un simple renversement des rôles. Dans cette comédie noire où les femmes refusent la toute-puissance des hommes, on passe du rire au soupçon envers les projets ambitieux de "crime organisé" que prépare Alessia l'héritière. Reste Dina, la dame de cœur, pour sauver la morale de l'histoire.
Les mafieuses - Pascale Dietrich - J'ai Lu - 192 pages - 7,10€ -
Lionel Germain Lire aussi dans Sud-Ouest