Ça se déguste comme un stout irlandais avec un arrière-goût de tourbe. Killarney n'est qu'un bled perdu du sud-ouest de l'Irlande. On y promène les touristes en calèche mais la violence y coule de source, et quand la musique grimpe sur les tables du pub, c'est le blues de Bernard, où transpirent les secrets honteux d'un père absent. O'Sullivan chante avec élégance la rage et le désespoir des âmes brisées.
Killarney blues – Colin O'Sullivan – Traduit de l'anglais par Ludivine Bouton-Kelly – Rivages – 272 pages – 21€ - ****
Lionel Germain – Sud-Ouest-dimanche - 10 décembre 2017