Flic à la retraite, Evangelos est le héros de Nicolas Verdan qu'on a découvert dans une réédition de l'Atalante, "Le Mur grec". L'auteur, journaliste suisse, s'intéressait dans ce roman à la fermeture des frontières de l'Europe au moyen d'un mur de barbelés entre la Grèce et la Turquie.
Evangelos Moutzouris est ici impliqué de façon plus personnelle dans une enquête sur la disparition de sa petite fille de 15 ans, Zoi, alors que lui-même effectuait le voyage de retour de la Suisse à la Grèce. Dans cette traversée de l'Europe des marges, Nicolas Verdan ne nous propose pas un dépliant touristique mais une ronde périlleuse autour des fêlures de l'adolescence et des multiples défroques sous lesquelles surgissent les prédateurs.
Les islamistes ont leurs armées de recruteurs chargés de convertir l'innocence et le désarroi en rage meurtrière. Et si au "Proche-Orient, les petits djihadistes apprennent à tuer très tôt", la Grèce des années quarante n'était pas en reste pour kidnapper les enfants des familles communistes et leur enseigner la haine de leurs parents. A la recherche de sa petite fille, Evangelos affronte la terrible efficacité des systèmes de terreur.
La récolte des enfants – Nicolas Verdan – Fusion L'Atalante – 344 pages – 21,50€ - ***
Lionel Germain