L'Europe a ses maillons faibles, et vu du Nord, ils sont tous au Sud. Espagne, Grèce, Italie, ils ont tous aussi en commun des héros de polar qui combinent un sens aigu de la justice et une désillusion achevée sur le ressort national. Valerio Varesi à Parme qu'on a découvert grâce aux éditions villenavaises "Agullo", le sage commissaire Brunetti de Donna Leon à Venise, le jeune inspecteur madrilène imaginé par Juana Salabert dans "La règle d'or" publié chez Métailié, et cet Agent Evangelos d'Athènes que nous propose Nicolas Verdan, partagent le même sentiment d'impuissance devant une certaine forme de crime.
"Le crime est notre affaire" proclame justement la collection Fusion des éditions nantaises de l'Atalante, et c'est elle qui accueille cette réédition de l'écrivain suisse. Mais un Suisse qui connaît sa Grèce sur le bout des doigts.
Si l'escapade dans les coulisses de Frontex est le fruit d'un vrai travail de journaliste, le roman, lui, s'arrime aux déambulations d'Evangelos, préretraité fatigué des compromissions alors que les enchères pour la construction d'un mur anti-immigration se révèlent meurtrières.
Le mur grec – Nicolas Verdan – L'Atalante Fusion – 240 pages – 18,50€ - ***
Lionel Germain
Lionel Germain
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