Né dans le monde anglo-saxon de la fascination des écrivains de SF pour l’époque victorienne, la machine à vapeur ou Jules Verne, le steampunk s’est vite acclimaté en France, devenant ici un courant important de l’anticipation.
"Les Temps ultramodernes" de Laurent Genefort nous entraînent dans un Paris de 1923 qui ressemble fort à la vision qu’en avait le dessinateur Albert Robida au siècle précédent: les voitures volent, et des paquebots transcontinentaux appontent en haut de tours géantes, tout ceci étant rendu possible par la découverte, "par Pierre et Marie Curie" en particulier, nous dit l’auteur, d’un miraculeux métal antigravifique, la cavorite.
Dans ce monde-là, pas d’avion ni de portance, mais une "lévitescence" qui a même permis de commencer à coloniser Mars et de réduire ses habitants en esclavage. Avec ce roman, Genefort installe carrément la rétrofiction dans l’uchronie. On ne lui fera pas le reproche de chercher seulement à divertir. Son livre relève de la fabulation spéculative: une des fonctions de la fiction est de prendre à rebours le réel pour mieux l’appréhender.
Les Temps ultramodernes - Laurent Genefort - Albin-Michel - 458 pages – 22,90€ - ***
François Rahier
François Rahier
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