Le tueur ici n'est pas l'archétype du sniper qui vous démonte un gun en 15 secondes sans ôter ses Ray-ban. C'est encore un roman sur la pathologie du loser à la française en vogue dans le polar des années 80, en l'occurrence un comptable, vieux, chauve, petit, laid et atteint d'une maladie de peau. Il déteste d'ailleurs les hommes jeunes, virils, grands et beaux. Sans doute une raison pour supprimer les "tombeurs de ces dames".
Accomplissant sa tâche avec un zèle particulier, il accumule les souvenirs de ses crimes comme on remplit un album de photos. Quand il prend ses vacances dans un coin tranquille à la campagne, il promet de ne plus tuer personne. Seulement, voilà, on ne fait pas toujours ce qu'on veut. Beaucoup moins drôle que le Keller de Lawrence Block mais Christian Oster n'avait pas l'intention de nous faire rire avec ce personnage au mauvais karma.
La pause du tueur – Christian Oster – Engrenage n°97 Fleuve noir (1984) - **
Lionel Germain