Quand Patrick Cargnelutti nous assigne au commentaire du réel, le romanesque se saisit heureusement de ses personnages. Et des plus vicieux d'abord, comme ce Cyrille Varennes, ancien des forces spéciales calibré pour les coups fourrés en Afrique.
Son surnom, c'est la "hyène" et son terrain de chasse la région des Grands Lacs. C'est lui le héros négatif auquel nous renvoie Céline cité en exergue: "le goût profond de l'homme, c'est la mise à mort douloureuse, c'est la vivisection sous ses yeux, voilà ce qu'il veut voir." Et voilà derrière les masques ce qui permet au réel de ressurgir: le pillage de la forêt, la prédation des multinationales, le malheur planifié des populations. Le roman noir du monde.
Succession – Patrick Cargnelutti – Piranha – 368 pages – 20,90€ - ***
Lionel GermainLire aussi dans Sud-Ouest