Dans
la langueur singapourienne, l'expatriation se caractérise par une grande fluidité
affective. Elsa Marpeau y introduit le corps étranger désirable, l'Arabe blond,
oxymore et symptôme d'une dissolution de cette société coloniale. A ses phrases
qui se fragmentent sans jamais trouver la cohérence d'une œuvre, elle abandonne
le soin de recomposer une histoire dédiée à "la chair entre horreur et
beauté". Et c'est le singulier privilège du poète que de réenchanter les
ténèbres.
L'expatriée – Elsa Marpeau –
Série noire Gallimard – 258 pages – 17,90€ - ***
Lionel Germain - Sud-Ouest-dimanche – 12 mai 2013