Les
éditions du Seuil viennent de publier "On the Brinks", le récit
autobiographique de Sam Millar. Après quoi, on comprend mieux l'origine de
cette violence nord-irlandaise. Des geôles britanniques réservées aux têtes
brûlées de l'IRA au casse de la Brinks à New-York, elle percute le lecteur de
"Redemption Factory".
Patrick
Raynal, ex-patron de la Série noire, a traduit et révélé cet auteur chez Fayard
avec "Poussière tu seras". Loin du polar lambda sur la disparition mystérieuse
d'un adolescent de 14 ans, Adrian Calvert, le roman installe dès les premiers chapitres
une ambiance poisseuse dans un décor à la Tim Burton.
Deux barbiers de Belfast distribuent
les frissons à l'ouverture, Joe Harris l'homme au coupe-chou, et Jeremiah,
éborgné à la naissance par une sage-femme un peu pompette et inexpérimentée.
Ces deux là n'ont pas que des bonbons à offrir aux enfants sages. Un héros
bancal, Jack Calvert, ex flic et peintre amateur, essaie de racheter un passé
d'ivrogne en retrouvant son fils. Lequel ramasse des fragments d'os dans les
bois comme on va aux champignons, pendant que Judith, la femme toxicomane de
Jeremiah, inflige des sévices d'une rare cruauté à son cher époux.
Leurs
secrets ont tous un rapport avec ce mélange de culpabilité et de perversion
sexuelle conçue dans la moiteur d'un confessionnal de préférence assez proche
d'un pensionnat. Ce qu'on pourrait appeler la malédiction irlandaise.
Poussière tu seras – Sam
Millar – Traduit de l'anglais par Patrick Raynal – Points Seuil – 350 pages –
6,60€
Lionel Germain - Sud-Ouest-dimanche - 5 mai 2013
Deuxième auteur sélectionné pour le prix polar Lire en poche-Gradignan Sud-Ouest 2013
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