Découvrir Téhéran, non pas les souvenirs exhumés de l'époque impériale mais la geste quotidienne de la République islamique, c'est ce que nous propose Naïri Nahapétian, Iranienne exilée à l'âge de neuf ans.
Son héros est un journaliste dont la famille s'est repliée en France dans l'espoir d'échapper à la répression politique. Un peu avant les élections de 2005, il revient en Iran avec un double passeport protecteur sous le prétexte de renouer avec cette petite communauté d'origine arménienne à laquelle appartiennent ses parents et avec la secrète intention d'effectuer un reportage sur la nature du régime.
L'assassinat d'un dignitaire le plongera au cœur des turbulences qui se termineront par la victoire d'Ahmadinejad, le maire ultraconservateur de Téhéran.
Avec ce roman, on
s'installe au plus près de l'humeur populaire et surtout, on se prend
d'affection pour un personnage féminin courageux et déterminé, Leila Tabihi.
Personnage fictif mais emprunté à ces figures bien réelles d'intellectuelles
engagées que le hidjab n'a pas rayées de la scène publique.
Qui
a tué l'ayatollah Kanuni, – Naïri Nahapétian – Liana Levi – 275 pages –
10€ - ***
Lionel Germain