Son
frère est mort, c'est une certitude mais Erlendur continue d'interroger la
montagne. Est-il seulement vivant, ce fantôme incapable de s'arracher aux
ruines de son enfance? Sa prétendue soumission au réel est une feinte qui lui
permet de gratter avec ses ongles à la recherche du moindre fragment d'os.
Chaque enquête est un subterfuge pour continuer à renifler l'absence. La
sentir, c'est se réduire soi-même à cette présence spectrale que le vent
déplace sur le flanc muet des montagnes.
Étranges rivages – Arnaldur
Indridason – Traduit de l'islandais par Éric Boury - Métailié – 300 pages – 19,50€
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Lionel Germain – Sud-Ouest-dimanche – 19 mai 2013