1916: Amsterdam est devenue la plaque tournante de l’émigration européenne. Rien d’étonnant à ce que s’y côtoient les fantômes de la "Mitteleuropa" à feu et à sang. Chef de file de l’expressionnisme pragois, ami de Rilke et de Brod, inspirateur de Kafka, l’auteur du "Golem" excelle à convoquer cette humanité interlope, charlatans, illuminés, aristocrates ou escrocs, pris dans le tourbillon de la guerre et désespérément en quête d’un ailleurs. Le visage vert enturbanné de noir d’Ahasvérus, le juif errant qui hante ces pages, sera-t-il le viatique du jeune couple épris d’absolu autour duquel le livre prend subtilement la forme d’un labyrinthe initiatique?
Le visage vert - Gustav Meyrink - Traduit de l’allemand par A. D. Sampieri - Éditions du Rocher - 261 pages – 18,30€ - ***
François Rahier