D'un côté, Sénèque, le tueur psychopathe, et de l'autre, Roscoe Rasmussen, l'inspecteur de police au sourire de Bogart. Comment s'abandonner à une énième resucée du combat entre le Bien et le Mal? Comme disait Chandler, tout est affaire de style. Celui de Dubois dont c'était le premier roman écrit en 24 jours (pour concurrencer Vian) est un concentré de phrases courtes avec de violents accès de fièvre.
Sénèque éventre, éborgne, éviscère, émascule dans un luxe de métaphores à l'usage du flic auquel il confie ses pensées les plus secrètes. Au fil de l'horreur ponctuée de messages déroutants, on a le sentiment que les deux hommes vont finir par se comprendre ou se confondre.
Chandler écrivait aussi que "le souci du style ne vous en donne pas". Dubois aurait dû s'en inspirer pour que le phrasé ne l'emporte pas sur l'intrigue.
Compte rendu analytique d'un sentiment désordonné – Jean Paul Dubois – Fleuve noir Spécial police (1984) – **
Lionel Germain
Lionel Germain