Stephen King trouve le roman "diablement intelligent", sans doute parce que Carole Johnstone utilise un registre qui cousine avec les frayeurs proposées par le "maître". Cat et El, les deux héroïnes, sont des sœurs jumelles que seule une imagination débordante a pu sauver du désastre familial.
Leur enfance s'est nichée dans "Mirrorland", un pays inventé de toutes pièces pour échapper à Barbe-Bleue et aux autres monstres qui menacent de s'en prendre à elles après avoir terrorisé leur mère. Mais leur propre gémellité n'est pas une histoire d'amour tranquille. Il faudra une séparation, le départ de Cat aux États-Unis, pour qu'un prince charmant, peut-être bien aussi toxique que les sorcières et les démons de leur enfance, réveille les fantômes de "Mirrorland".
On se perd dans l'abondance de masques et de ruses que la peur construit autour des deux sœurs, et la régression persistante de la narratrice agace un peu, mais Carole Johnstone crée une petite musique envoûtante dont les droits sont déjà très convoités.
Mirrorland – Carole Johnstone – Traduit de l'anglais (GB-Écosse) par Héloïse Esquié – Fleuve noir – 446 pages – 21,90€ - **
Lionel Germain
Lionel Germain