C'est la première enquête d'Ann Lindell, jeune policière d'Uppsala confrontée à une série de meurtres. Le lecteur est très tôt informé de l'identité du coupable et des motivations qui l'animent. L'intérêt du roman provient même de ce double regard posé sur une société suédoise beaucoup moins empathique et solidaire qu'on veut bien le croire. L'itinéraire du criminel, un toxicomane repenti obsédé par le bilan d'une vie qui l'a privé de sa femme et de son fils, est une ode à la solitude des grands paysages glacés du Nord.
La terre peut bien se fissurer – Kjell Eriksson – Traduit du suédois par Philippe Bouquet – Actes-Sud (2010) – 428 pages – 9,70€ - ***
Lionel Germain