Il était une fois une petite ville du midi de la France avec son bar de la marine où officiait le Grand Zé. Un homme entra aussi secret que le Wurlizer débranché au fond de la salle. Il lut la pancarte qui indiquait "billard à l'étage" et gravit lentement les marches. Alors Zé le rejoignit et les billes se mirent à danser sur le tapis vert. Au mur, le calendrier affichait le saint d'un jour périmé depuis plus de vingt ans. On décida que l'inconnu s'appellerait Joseph.
A travers les vitres du bar, les nuits et les jours s'organisent comme sur un écran poussiéreux qui ménagerait des flous. Ainsi la mort d'Ida…
"Quand tout sera fini, mon identité, d'où je viens, pour faire quoi, les billets dans mes poches, rien n'aura plus de prix et vous rirez de Joseph, un prénom emprunté à un jour qui n'était pas le bon, mais vous, vous tous, alors, qui m'attendiez, même encore ignorants de ce que vous êtes, vous serez au bout de votre histoire! Et il vous restera à vous taire comme la mort!"
Jamais la proximité entre le conte et le roman policier n'avait été aussi évidente que dans ce roman de Michel Quint, Grand Prix de littérature policière en 1989.
Billard à l'étage – Michel Quint – Rivages (juin 1993 – première édition: mai 1989) – 192 pages – 7,65€ - ***
Lionel Germain – d'après un article publié dans Sud-Ouest-dimanche en 1989