"Mark Tira sur sa pipe dont l'odeur rance et sucrée flottait dans la pièce. Roberto entra sans bruit pour remplir à nouveau les tasses à café. L'orchestre de la radio jouait une rumba."
Jolie scène inaugurale, un interrogatoire mondain entre le lieutenant McPherson et l'écrivain Lydecker. Le lieutenant McPherson est amoureux de Laura qui est morte. La magie d'Otto Preminger a effacé le souvenir du livre mais avec ce roman, sa première incursion dans le genre, Vera Caspary en profite pour donner un manifeste. "Le roman policier est un excès de bruit et de fureur" qu'elle s'efforcera de tempérer en diffusant le murmure des consciences et l'écho d'un monde où la réalité est incertaine.
Laura n'est pas morte. Sa voix, celle de McPherson et du narrateur écrivain Waldo Lydecker achèvent de composer ce concerto poétique et sombre.
Laura – Vera Caspary – Traduit de l'américain par Jacques Papy – Bibliomnibus – 204 pages – 9€ -
Lionel Germain - Sud-Ouest-dimanche – 13 juillet 2014