Auteur d’une vingtaine de romans et de plus de cinquante nouvelles, Richard Canal est un auteur discret, éloigné des modes. Son profil de chercheur en mathématiques ne l’a pas amené sur les chemins d’une science-fiction pure et dure à l’écriture bardée de néologismes à la façon des cyberpunks. Et d’ailleurs, dans ses nouvelles particulièrement, la science cède souvent le pas à la fiction.
Plusieurs fois primée, elles font ici pour la première fois l’objet d’un recueil: douze histoires, parfois intimistes, qui explorent les sentiers de la désolation d’un monde cassé que l’écriture cherche à raccommoder. Ce qui frappe d’abord c’est l’empathie de l’écrivain pour toutes les enfances, enfances meurtries, abusées, la vieillesse aussi, ce qu’il appelle l’humanité bouleversée.
L’Afrique, où il a longtemps séjourné, teinte en filigrane ce recueil, l’Afrique spoliée, violentée, et, de manière subliminale, une autre Afrique, rêvée, celle qui demeure le sésame ultime de la vieille dame du "Ticket jaune", ou du chanteur Bob Marley, dont la nouvelle-titre raconte les derniers jours.
Bunker Hill - Richard Canal - Préface de Noé Gaillard - Rivière Blanche/Black Coat Press - 264 pages - 20€ - ****
François Rahier
François Rahier
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