Magritte inspire les romanciers comme Christophe Carlier et son "Assassin à la pomme verte" publié chez Serge Safran, évidemment les auteurs de polars comme le Flamand Toni Coppers et son "Affaire Magritte" publié chez Diagonale, et peut-être davantage les poètes qui savent animer la rencontre entre le mystère de l'art et l'art du mystère.
Nadine Monfils cumule toutes ces fonctions "poétiques" de l'écriture. Magritte était déjà "parti" quand elle a rencontré Georgette, sa femme, "dans leur maison de la rue des Mimosas à Schaerbeck". Et c'est à cette adresse au nom parfumé que nous mène l'autrice pour une variation autour de l'énigme policière à résoudre. Ou plutôt, l'énigme que Magritte va résoudre. Fan de Zigomar et d'Edgar Allan Poe, Magritte va s'intéresser à la disparition de Madeleine et de Rosa, deux femmes qu'un correspondant anonyme a séduites par des billets doux avant de les assassiner.
Comme le Rouletabille de Gaston Leroux, Magritte est poursuivi par le fantôme de sa propre mère victime d'un mari malveillant. Mais pour Nadine Monfils, ce voyage dans l'imaginaire du peintre ne pouvait se faire qu'en compagnie d'un autre Belge immense, Jacques Brel. Avec lui, Mathilde est toujours là et Rosa se décline encore. Un bel hommage aux flâneurs inspirés de la Grand Place où l'on rêve d'un bock à la terrasse du Roy d'Espagne.
Nom d'une pipe – Nadine Monfils – Robert Laffont La Bête noire – 312 pages – 14,90€ - ***
Lionel Germain Lire aussi dans Sud-Ouest