Toni Coppers est un Flamand multirécidiviste du polar notamment grâce à une série consacrée au commissaire Liese Meerhout, spécialisée dans les enquêtes sur le monde de l'art. "L'Affaire Magritte", première traduction française, n'a pas Liese Meerhout comme héros mais Alex Berger (Berger, c'est aussi le nom de jeune fille de Georgette que Magritte épousa en 1922).
Alex Berger appartient à la catégorie des dépressifs depuis la mort de sa femme dans les attentats de 2015 à Paris. Policier hors service, il est quand même réintégré officieusement pour enquêter sur les morts mystérieuses accompagnées de cet avertissement: "ceci n'est pas un suicide". Magritte qui avait fréquenté les surréalistes avait lu également Maurice Leblanc et Gaston Leroux. Quoi de plus proche du polar que cette "chose que nous voyons" et qui "en cache une autre" que nous désirons voir?
On peut gloser à l'infini par exemple sur le tableau des "Amants" où deux personnages s'embrassent, le visage recouvert d'un drap. Toni Coppers écrit une histoire marquée par le mystère et l'incertitude mais dans laquelle domine surtout une étrange "saudade", "nostalgie de quelque chose qui n'a jamais existé."
L'affaire Magritte – Toni Coppers – Traduit du néerlandais (Belgique) par Charles de Trazegnies – Éditions Diagonale – 360 pages – 22€ - ***
Lionel Germain