"Il mesurait près de deux mètres, et sa minceur était telle qu'il paraissait décharné. Il ne portait pas de chapeau, et son crâne commençait à se dégarnir. Son costume, taillé dans un tissu de couleur sombre, était vieux, fripé, maculé de traînées de boue. Le personnage avait tout d'une loque, une de ces épaves qui dorment sous un arbre avec un mouchoir sur la figure. Le fait que sa chemise crasseuse fût fermée au col par un nœud papillon de couleur noire était ridicule, mais de ses yeux, profondément enfoncés dans leurs orbites, émanait une force qui aurait réduit au silence les railleurs éventuels."
L'épouvantail – Ronald Hugh Morrieson – Traduction de l'anglais (Nouvelle-Zélande)et postface par Jean-Paul Gratias – Rivages noir – 286 pages – 8,50€ - ***
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