G.J. Arnaud est mort le 26 avril 2020. Dernier dinosaure du roman populaire, il avait commencé sa carrière dans les années cinquante en obtenant illico le Prix du Quai des Orfèvres. Avec plus de quatre cents livres parus sous divers pseudonymes (au début surtout pour marquer sa différence avec l'auteur du "Salaire de la peur"), il a écumé tous les genres: anticipation, espionnage et même érotisme avec la série des "Marion" publiés chez Eurédif sous le pseudonyme d'Ugo Solenza. Malgré cette production pléthorique, il avait gardé un savoir-faire d'artisan pour chacun de ses livres. Michel Lebrun disait dans un numéro de "L'Année du Polar" qu'il était sans doute le meilleur romancier populaire de notre époque.
Avec "Mère Carnage", il signait le numéro 2000 de la collection "Polices" (anciennement "Spécial Police") du Fleuve noir. Une clocharde alcoolique repentie et son fils handicapé mental de 19 ans viennent bouleverser la vie d'Elsa, une jeune avocate. Le père d'Elsa est un bâtonnier "confiné" dans sa chambre à cause d'une maladie. La mère d'Elsa, elle-même alcoolique, aurait disparu depuis plus de vingt ans. On pressent que cette clocharde, bigote inquiétante qui brûle des cierges à longueur de journée, a un rapport avec cette fameuse mère, Mais Arnaud manie les rebondissements comme un magicien jusqu'à l'effroi d'un dénouement pas catholique.
"La vie truquée" marquait son retour dans le polar en 1997 et coïncidait avec celui de la collection du Fleuve qui lui consacrait un grand format. On y partage les interrogations de Claudia, une gamine en quête d'identité capable de vous mettre les nerfs en miettes. Parano pur Arnaud.
Mère Carnage – G.J. Arnaud – Fleuve noir
La vie truquée – G.J. Arnaud – Fleuve noir
Lionel Germain