Entre les quatre murs du temple, c'est le diable qui mène le bal dans les romans de Jake Hinkson. Ce fils de pasteur deux fois primé en France pour "Sans lendemain" et "L'Enfer de Church Street", a certainement des comptes sérieux à régler avec son enfance au cœur d'une paroisse baptiste de l'Arkansas.
Dans ce dernier roman publié par Gallmeister, c'est encore un pasteur qu'on retrouve à la manœuvre. Richard Weatherford, père de famille respecté, a commis l'écart impardonnable avec un jeune homme qui le menace d'un impôt de trente mille dollars pour le prix de son silence. L'engrenage fatal dans lequel se broie le pasteur est l'occasion de revisiter les mystères d'une foi incapable du moindre secours envers son berger. Jake Hinkson a un sens prodigieux de la descente aux enfers.
Au nom du bien – Jake Hinkson – Traduit de l'américain par Sophie Aslanides – Gallmeister – 320 pages – 22,60€ - ****
Lionel Germain