Quatrième roman de James Lee Burke publié chez Rivages, "Une tache sur l'éternité" consacrait cet écrivain majeur des années quatre-vingt-dix, peintre de la Louisiane du sud, chantre des bayous perdus dans les méandres du Mississipi, sentinelle d'une langue enracinée dans les "paroisses" où vont des nègres patoisants.
Depuis "Prisonnier du ciel", Dave Robicheaux, ancien du Viet-Nam, s'affirme comme un policier de roman, c’est-à-dire un justicier dans un univers dominé par les flics. Héros positif qui ne suscite jamais le sarcasme tant sa force est précaire, il vit avec sa fille, Alafair, qu'il a recueillie, et sa compagne Bootsie. L'alcoolisme chez lui n'est qu'un symptôme du mal généralisé qui l'entoure: les néo-nazis de la Fraternité aryenne ou le monstre qui torture ses enfants. Son désespoir n'est pas une feinte. Il est à la mesure des menaces qui pèsent sur chacun de nous.
Une tache sur l'éternité – James Lee Burke – Traduit de l'américain par Freddy Michalski – Rivages - 480 pages - 9,65€ (en format poche) - ***
Lionel Germain