Surprenante alchimie que réalise Catherine Gildiner, psychologue de Toronto. "Séduction" est son premier roman, passé inaperçu en 2008 lors de sa sortie chez Lattès et réédité en 2010 chez 10/18, "juste après le cataclysme Onfray", comme le souligne Tobie Nathan dans une critique très pertinente de l'œuvre.
Le roman met en scène une spécialiste de Freud incarcérée pour le meurtre de son mari et remise en liberté conditionnelle en échange d'une enquête sur les menaces dont la théorie psychanalytique ferait l'objet.
C'est en fait une véritable bombe à fragmentation que lance Catherine Gildiner. On y retrouve des accusations très précises sur les pratiques contestables de Freud, ses emprunts à Darwin et ses ajustements théoriques pour ne pas froisser la bourgeoisie viennoise, sa principale clientèle.
On évoque souvent les liens entre psychanalyse et roman policier où le refoulé se cache derrière la scène de crime. "Séduction" mène l'enquête à l'envers jusqu'au plus improbable des coupables.
Séduction – Catherine Gildiner – Traduit de l'anglais par Sylvie Schneiter – 10/18 – 522 pages – 8,80€ - ***
Lionel Germain