Il fut un temps où l’affrontement entre l’Est et l’Ouest se schématisait dans des raccourcis idéologiques du style “liberté d’entreprendre” ou “asservissement bureaucratique”. La grande force des romanciers comme Kanon, c’est de ne pas s’en remettre aux idéologues pour déchiffrer l’Histoire. A travers les yeux de Nick, fils d’un “traitre” exilé à Moscou, l’auteur démonte les horreurs du maccarthysme et révèle l’étrange proximité des deux systèmes qui se combattent. Entre Prague et New-York, une passionnante enquête policière sur des hommes, victimes ou bourreaux, pour lesquels, à l’Ouest comme à l’Est, les vérités sont éphémères et la liberté provisoire.
L’ultime trahison - Joseph Kanon - Traduit de l’américain par Bernard Ferry - Belfond - 444 pages - 19,90€ - **
Lionel Germain – Sud-Ouest-dimanche – septembre 2000