"Tu te rappelles les mots griffonnés sur le mur des toilettes d'un café de Lisbonne. Dehors, se trouvait la statue en bronze de leur auteur, assis à sa table favorite, dans son café favori, dans la ville que ses écrits avaient rendue éternelle.
Le monde appartient à ceux qui ne ressentent rien. Un graffiti indélébile à l'encre noire. Tu avais un feutre dans ta poche. La pointe était fine et, sur le mur, l'encre était pâle. Mais tu avais quand même ajouté trois mots au début et barré le "ient" du verbe pour le remplacer par "enir".
L'inscription est-elle encore là? Tu n'en sais rien, et cela n'a pas d'importance. Ces mots demeurent ceux qui te guident. Ne laisse pas le monde appartenir à ceux qui ne ressentent rien."
Des Hommes dépourvus de sentiments – Peter Guttridge – Traduit de l'anglais par Jean-René Dastugue – Rouergue – 336pages – 22,50€ - ***
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