Est-ce qu'on peut lire ce livre comme on lit un roman noir, avec ce frisson du lecteur satisfait d'arpenter le bon versant de nos désordres? De la désespérance d'une jeunesse clouée au sol à l'ivresse sanguinaire des camps syriens, le "Français" nous interdit le rêve d'une rédemption par la littérature. Comme si les faubourgs de l'Occident ne généraient plus que des guerriers aux yeux vides, sans foi ni loi, et s'emparant de Dieu dans un dernier sursaut pour les mener en enfer.
Le Français – Julien Suaudeau – Robert Laffont – 216 pages – 18€ - ****
Lionel Germain - Sud-ouest-dimanche – 1er novembre 2015