Le roman de gare avait mauvaise réputation jusqu'au débarquement dans les années 80 du vingtième siècle d'un groupuscule de poètes dont Jean-Bernard Pouy reste aujourd'hui encore l'emblème et la référence pour de nombreux jeunes auteurs. Du roman de gare, on est alors passé à la machine à rêve ou au cauchemar de première classe. Comme Pouy auquel il rend hommage, Pascal Garnier, mort en 2010, attendait beaucoup de son lecteur.
Jamais il ne trahit ce personnage venu de nulle-part et totalement dévoué à ses semblables. Dans les replis pluvieux d'une Bretagne où se concentre l'ordinaire universel de notre humanité, on ignore parfois que le charme, la séduction et la disponibilité sont aussi des vertus de destruction massive. Le vertige qui s'empare peu à peu du voyageur insomniaque est d'autant plus saisissant.
La théorie du panda - Pascal Garnier - Zulma - 175 pages – 16,80€ -
Points Seuil – 181 pages – 6,50€ - ***Lionel Germain