Cette idée d'un recensement des assassins qui sera reprise dans "Le Crime de Julian Wells" traverse cette "Mémoire assassine", roman publié au Seuil en 2011 avant sa réédition en poche en 2014. A la recherche du témoignage de ces hommes meurtriers de leur famille, une femme écrivain contacte le fils survivant d'un massacre dont le père a disparu.
Dans un premier mouvement, on trouve légitime cette volonté du narrateur de faire chemin vers une réalité contredite par les apparences, dans un deuxième mouvement, ce qu'il atteint, c'est la zone abyssale où la scène de crime renverse les signes qu'elle émettait, la fin d'un déni protecteur. Une construction sans faille.
Mémoire assassine – Thomas H. Cook – Traduit de l'américain par Philippe Loubat-Delranc – Points Seuil - 336 pages – 7,60€ - ***
Lionel Germain