La grande ruse de l'Islandais Arni Thorarinsson consiste à donner le tournis au lecteur en multipliant les intrigues secondaires. Assassinat d'une postière sourde, crime organisé, banques en faillite, pour Einar, le journaliste qui promène son regard désabusé sur cette comédie humaine, l'importance d'une affaire n'est pas liée à l'importance du personnage. En s'intéressant autant à la postière qu'au banquier soupçonné de corruption, Einar questionne avec beaucoup d'humour une nation "qui oscille en permanence entre rêves de grandeur et autodestruction."
L'Ange du matin – Arni Thorarinsson – Traduit de l'islandais par Éric Boury – Livre de poche – 360 pages – 7,30€ - **
Lionel Germain