Ce n'est pas toujours la mer qui prend l'homme. Dans le dernier roman de Jérôme Loubry, les marins ont parfois des morts "terre-à-terre". Damien revient dans le village de son enfance, un village de pêcheurs, pour les funérailles de son père qui s'est suicidé. L'homme s'est jeté du sommet d'une falaise au nom sinistre: la Baie des veuves.
Depuis ces hauteurs, les femmes de marin espéraient le retour d'un mari ou d'un fils en scrutant l'horizon. L'auteur nous raconte une histoire de fils, justement. Damien est encore plein de colère contre ce père, meurtrier supposé de son meilleur ami, et qui l'a contraint, lui et sa mère, à un exil de plus de vingt ans. En revenant sur son passé, il renoue avec ses amours oubliées, mais surtout, grâce à l'amitié d'un flic obstiné, il interroge la part d'ombre de cette communauté de pêcheurs.
Et les doutes qui surgissent sur les événements de l'été 1995, rendent soudain la culpabilité du père incertaine.
Après Les Chiens de Détroit, Prix Plume libre d'Argent en 2018, et le Prix Sud-Ouest/Lire en poche 2020 pour Le Douzième Chapitre, l'auteur propose un nouveau suspense de qualité.
Le chant du silence – Jérôme Loubry – Calmann-Lévy noir – 450 pages – 21,90€ - ***
Lionel Germain
Lionel Germain
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