"Billy l'Idiot est peut-être une arnaque, mais ça, c'est la vérité: il ne s'occupe que des méchants. Ça lui permet de dormir la nuit. (…) Que des méchants le paient pour liquider d'autres méchants ne lui pose aucun problème. Il se voit comme un éboueur armé d'un flingue."
Ainsi va donc la vie d'un tueur à gages, moraliste et grand lecteur, qui se verrait bien pondre un essai sur ce qui sépare Zola de Dickens, et qui n'a rien à apprendre de la mort depuis que la guerre lui a flingué le sens commun sur cette "notion". Stephen King ne pouvait pas écrire un "polar" sans le passer au crible d'une des contradictions majeures du genre. Le "Bien" est rarement du côté des victimes et le mal nous sert plus souvent de boussole que la lumière des évangiles.
Billy Summers – Stephen King – Traduit de l'américain par Jean Esch – Albin Michel – 552 pages – 24,90€ - ***
Lionel Germain