Dans cette maison magnifique d'un quartier chic de Long Island, la famille Winchester imaginée par Freida McFadden se présente comme une arme à deux coups. L'épouse, d'abord: Nina. Quand elle recrute Millie pour faire le ménage et s'occuper de sa fille, elle apparaît très vite aux yeux de sa jeune employée comme une ennemie aux attentions perverses.
Le mari, Andrew Winchester est donc là, en deuxième rideau pour arrondir les angles. Du moins, on l'espère et pour la bibliothèque rose, on s'en tiendrait à ce début de scénario. Mais l'Américaine Freida McFadden est également médecin spécialisée dans les lésions cérébrales et sa fréquentation des fêlures de notre humanité la pousse à s'inspirer davantage de Ruth Rendell que de la comtesse de Ségur.
Personne n'a les mains propres dans cette histoire de ménage. À commencer par Millie. Elle aimerait bien faire oublier sa "conditionnelle" que le lecteur découvre comme par inadvertance. Quant au gentil mari, c'est presque un modèle du genre, emprunté à la galerie "psychose" de Robert Bloch. Frisson de la cave au grenier.
La femme de ménage - Freida McFadden – Traduit de l'américain par Karine Forestier – City éditions – 368 pages – 19,95€ - ***
Lionel Germain
Lionel Germain
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