Lavie Tidhar vit à Londres. Son héros Lior Tirosh à Berlin. Les deux partagent leur destin d'exilés et le rêve d'une terre promise où des enfants bien nourris courent sans danger sur des plages baignées de soleil. Mais le titre du roman nous prévient: aucune terre n'est promise.
Ni la Palestine sur laquelle s'est fondé l'État d'Israël, ni la Palestina fictive au cœur de l'Afrique qu'avait envisagée un ingénieur en 1904, ni même l'Altneuland utopique que projetait Theodore Herzl, le fondateur du sionisme dans la Palestine actuelle. Dans ce roman fantastique où le possible et le souhaitable se heurtent à la réalité de l'expropriation et du colonialisme, ce sont les murs qui finissent par triompher, et ce sont les murs que cherche à traverser l'écrivain accompagné d'un narrateur secret. Aucune terre n'est promise mais comment vivre sans cette promesse?
Aucune terre n'est promise – Lavie Tidhar – Traduit de l'anglais par Julien Bétan – éditions MU – 272 pages – 21€ - ***
Lionel Germain
Lionel Germain