Un avocat accusé de meurtre et incapable de rassembler les cinq millions de dollars de caution, c'est le portrait peu enviable de Mickey Haller. Son nouveau statut de prisonnier permet à ce bavard professionnel de tester l'ordinaire de ses clients. Mickey Haller est un héros de substitution. L'auteur l'a créé pour compléter la famille recomposée de Harry Bosch. Et Harry Bosch, son demi-frère, apparaît discrètement, un peu comme une illusion d'optique dont le ricochet nous abandonne au deuxième rebond dans les remous existentiels de l'avocat. Lequel est accusé d'avoir tué un escroc retrouvé dans le coffre de sa voiture.
Mickey Haller parle beaucoup. Son innocence ne fait pas de doute pour le lecteur mais les faits sont cruels. L'escroc était un de ses clients avec lequel il avait un sacré contentieux. Et pour l'enfoncer davantage, le FBI semble jouer un drôle de jeu. Question plaidoirie et effets de manche, on peut compter sur le talent de Michael Connelly, à une époque chroniqueur judiciaire pour le Los Angeles Times. Son savoir-faire est un des atouts de ce polar plaisant.
L'innocence et la loi – Michael Connelly – Traduit de l'américain par Robert Pépin – Calmann-Lévy noir – 504 pages – 21,90€ - **
Lionel Germain
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