Il a tout fait, scénariste, fondateur de l'Ecole de journalisme de Bordeaux et romancier, comme ici dans ce court et magistral exercice de style qui vaut tous les pamphlets sur le monde universitaire. Simon, jeune agrégé, se voit charger d'administrer le legs d'un professeur émérite d'histoire de l'art. Et c'est une cascade d'événements burlesques qui dévoilent le délabrement de l'Education nationale dès 2006. Réjouissant.
Comme l'est, en 2011, la suite de ses aventures dans "Légers arrangements avec la vérité". On retrouve la fac enlisée dans la misère et les marécages bureaucratiques d'une banlieue parisienne aussi attrayante que la périphérie de Tchernobyl. Pierre Christin y fait l'inventaire des ruines de la culture académique française en nous racontant la "scénarisation du réel" dans les nouvelles démocraties de l'est de l'Europe.
En 2019, c'est d'une pièce radiophonique qu'a surgi ce roman publié sous pseudonyme par deux autrices françaises. L'histoire d'une doctorante en sociologie qui découvre son directeur de thèse mort dans son bureau. Très vite l'hypothèse du suicide est balayée par la jeune universitaire. Dans les documents du professeur, des clés USB prouvent qu'il était en train de préparer une action politique d'envergure.
Petits crimes contre les humanités - Pierre Christin - Métailié - 246 pages - 10 euros - ***
Légers arrangements avec la vérité – Pierre Christin – Métailié – 185 pages – 10 euros - ***
L'apocalypse est notre chance – Ava Fortel – Rivages – 321 pages – 21€ - ***
Lionel Germain