Une jeune libraire orpheline se voit confier un manuscrit par un ami de son père, et c'est l'occasion, au cœur d'un méli-mélo familial, de redécouvrir cette phase migratoire américaine consécutive à la libération des camps de la mort nazis. Quand la sexualité se fait trop explicite dans un roman, on parle de contrainte éditoriale ou du ridicule qui assaisonne le mauvais chapitre. Ellory réussit à déployer l'épisode entre la petite libraire et son amant avec une nécessité pleine de rage poétique et sensuelle. Un bon point supplémentaire pour ce divertissement estival qui diffère jusqu'aux derniers chapitres la solution du puzzle familial.
Les fantômes de Manhattan – R.J. Ellory – Traduit de l'anglais par Claude et Jean Demanuelli – Sonatine – 460 pages – 22€ - ***
Lionel Germain – Sud-Ouest-dimanche – 19 août 2018Lire aussi dans Sud-Ouest