Pastrella, c'était cet écrivain en devenir, malchanceux, maladroit, mal inscrit dans la matérialité du monde et dans le cœur des femmes. Deux romans de Joseph Incardona qui avouaient sans détour leur proximité avec John Fante. "Permis C" que l'auteur évoque comme son livre le plus personnel, entretient de manière fusionnelle le rapport tragique et décalé au déracinement. Le rital ne sera jamais suisse sans jamais se sentir vraiment italien. Le tragique s'empare de cette haine de soi, haine de la misère, de ce pays qui n'exporte que ses pauvres. Incardona raconte cette naissance de l'écrivain contraint à la littérature pour échapper au désamour.
Permis C – Joseph Incardona – Fictio – 227 pages – 20€ - ****
Lionel Germain