Si Barcelone a pu symboliser la résistance au franquisme, la nostalgie du vieil inspecteur Mendez pour un âge d'or qui coïncide étrangement avec la domination du Caudillo sur la société espagnole peut surprendre.
Ledesma nous laisse penser que cette époque aux oppositions frontales produisait des hommes forts que le consensus mou de la social-démocratie a fait disparaître. Si Mendez avait su trahir sa conception de l'honneur, il aurait fait une belle carrière. Après l'assassinat d'une secrétaire de direction, il est la doublure d'un chroniqueur désabusé. Son enquête le conduit à revisiter la mémoire de Barcelone, à la recherche des signes fondateurs de l'hallucination contemporaine.
Les rues de Barcelone – Francisco Gonzalez Ledesma – Folio policier Gallimard – 332 pages – 7,90€ -
Lionel Germain – d'après un article de Sud-Ouest-dimanche – Octobre 1992