Sofia Zetterlund et Jeanette Kihlberg, psychothérapeute et enquêtrice, sont sur la piste d'un tueur en série. Encore une affaire suédoise et on a envie de passer son chemin, fatigué de subir la pression affectueuse de l'air du temps qui vous promet du grand Nord à chaque rentrée éditoriale (il y en a une tous les trois mois avec des enjeux différents selon la couleur du ciel). Mais méfions nous du réflexe inverse, de l'effet de meute opposé. Premier volume de la trilogie "Les visages de Victoria Bergman", Persona est basé sur le trouble identitaire et ses personnages principaux ont vite fait de vous embobiner.
Le mari de Jeanette est un homme au foyer, artiste velléitaire et peu désireux de trouver un travail salarié. Amusant de constater que le fantasme du modèle suédois ne paraît pas convaincre les Suédois eux-mêmes. Quant à Sofia, la psychologue, elle produit une analyse glaçante du comportement pédophile. Sa propre personnalité fait mystère et réserve bien des surprises.
Questionnant la souffrance et ses limites, Persona est une étude en noir sur l'âme humaine.
Persona – Erik Axl Sund – Traduit du suédois par Rémi Cassaigne – Actes-Sud – 475 pages – 23€ - ***
Lionel Germain
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